• Mon rendez-vous hebdomadaire au IGA

     

    Puisque ce blog en est maintenant un de cuisine, parlons cuisine...

     

     

    Je cuisine pas.


    En fait, ça faisait un bout que j'avais perdu l'envie de cuisiner.

    Ça me faisait trop penser à mon ex...

    depuis que ma croquette est sortie, j'ai pas ben ben cuisiné..


    Ça me déprimait trop de me faire à manger toute seule, de manger toute seule pis de me torcher toute seule. Y'a rien de pire pour une fille monoparentale en post partum...
    Ça me remettait en pleine face le fait que j'allais être calissement toute seule pour un méchant bout..
    Non, mais qui cé qui voudrait ben d'une fille qu'y vient d'accoucher, qu'y a pas envi de se faire toucher pis qu'y a des montées de lait aux quatres heures..


    J'ai préféré me faire garocher des assiettes par ma mère qui habite au dessus.
    Elle, a cuisine bien. Pis c'est plein de bonnes choses en plus.
    Ma mère elle a une saine alimentation, elle mange pas de gluten.
    C'est une nouvelle mode ça chez les ménopausés.
    Ma mère est ménopausée.
    Elle a chaud.
    Elle sue des lacs.
    Tellement que mon père a changé de chambre parce que ça fait deux fois qu'il passe proche de se noyer...
    Ma mère cuisine bien.
    Ma mère cuisine bien, mais j'ai quand même décidé de recommencer à me faire à manger. Pas parce que ça me tente. Ça me tente pas pantoute, ça me fait chier au contraire, mais je le fais juste pour faire l'épicerie..
    Pis pas dans n'importe quelle épicerie... Un IGA.

    C'est là qu'y va lui aussi pour faire son épicerie....

    J'ai rendez-vous tout les lundi 16h au IGA depuis trois mois.

    La première fois que je l'ai vu c'était un lundi, 16h.
    La croquette venait d'avoir cinq mois, y se tenait pas encore très bien, mais j'avais quand même décidé de le parker assis dans le panier.
    Mauvaise mère.
    Y'était pas bien pis ça paraissait qu'y était pas bien.
    Je le tenais d'une main pis je poussais le panier de l'autre.
    Je me faisais regarder, je me faisais juger.
    Même l'ancien maire de la ville que j'ai croisé dans rangé des p'tits gâteaux m'a lancé un regard outré quand je suis passé à côté pis que j'y ai un peu rentré dedans parce que je sais pas chauffer même à deux mains, alors imaginez à une...
    Si y'avait été maire encore, y m'aurait sacré dehors de la ville, chus sûr..

    Mais y'avait, lui... Lui y m'a pas jugé..
    Mi-trentaine, beau, grand, brun, propre, mais pas trop, comme je les aimes...
    Y faisait un combat d'épée avec sa fille, avec deux concombres juste en face du rack à légumes.
    Wow!
    J'me sentais comme dans un musée devant une grosse fresque d'époque avec des bonhommes en collants qui se battent pour une belle princesse pleine de cheveux long long.. Un beau portrait,
    quelque chose d'épique.
    Y m'a regardé, y m'a souri pis j'ai fondu comme un Jelly Bean dans le fond d'une poche en plein été...

    C'te fois là ça s'est arrêté là.

    Depuis trois mois, ça s'arrête là.

    On se voit à tout les lundis 16h pis ça s'arrête à des sourires pis des yeux de bling bling....

    Sauf une fois ou je suis allé parker mon panier en même temps que lui.. il m'a laissé passer pis j'y ai dit ''merci''. C'était un beau ''merci''. Ça bien sorti. j'étais contente, j'étais fière de mon ''merci''.

    On est pas rendu ben ben loin dans notre relation, on a pas fait de plans d'avenir encore, je suis pas tombé enceinte encore, on prend notre temps, on est pas pressé..

    On prend notre temps pis pendant ce temps là, moi je cuisine..

    Je me pratique en attendant le jour ou je serai la mère de ses enfants pis que je cuisinerai pour la famille...



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    Nettoyer sa vésicule

    Aujourd'hui, nettoyons notre vésicule.

    Quand on veut que la vésicule fonctionne bien pour digérer mieux, il faut consommer régulièrement du céleri cru.
    Attention toutefois parce que ce légume accélère le transit.
    Ne prévoyez donc aucune sortie lors de sa consommation pour éviter l'embarras de devoir quitter abruptement une scéance d'épilation par exemple...


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  • Mon bout de rue

     

    Moi j'ai déjà eu une rue, un bout de rue.


    À gauche, c'était les Brown pis à droite y'avait les Martin, les Groslot pis les Lévesque.

    Les Brown on les trouvait étranges, on en avait un peu peur. Y'avait une grosse clôture qui montait jusqu'au ciel sur leur terrain, un chien qui jappait tout le temps pour rien pis le père ressemblait à Gargamel. Les Martin y'avaient six enfants, toutes des filles, y rêvaient d'avoir un garçon faque y faisaient des bébé jusqu'à temps de pogner le jack pot, y'en ont fait mille des tites filles, y'ont jamais eu de garçon. Y'ont peuplé notre quartier, nous autres on était contents ça nous  donnait de la job, c'était payant, on les gardait les mille tites fille. A droite des Martin y'avait les Groslot. Les deux parents étaient gros, énormes, obèses morbides pis leur fils, lui, y'était maigre, vraiment maigre, rachitique. On s'est toujours demandé si y'avait été adopté. Plus vieux, y s'est fait pogner parce qu'il rentrait par infraction chez les voisins pis y volait les bobettes des madames, ça été tout un scandale dans le quartier, les madames se sont mises à mettre des cadenas sur leurs tiroirs.. on l'a plus jamais revu après, y l'ont placé dans une école pour les pas fins comme lui.


    C'était le bon temps, c'était le temps ou on jouait dehors pis que ça sentait bon.


    On avait un château. J'avais un passage secret dans mon garde-robe. Mon frère faisait du BMX pis moi je le suivais avec mon siège banane. C'était le temps ou on trempait nos barbies dans le goudron pis qu'on se pitchait des glands à l'automne avec des sling shot. On avait les plus belles décorations d'Halloween de toute la rue. On avait un pneu accroché à l'arbre, les deux vieilles lesbiennes d'en face trouvaient pas ça beau, y'ont arrêté de nous saluer quand on l'a posé.


    Plus vieux, pleins de boutons, on manquait notre autobus parce qu'on se levait trop tard. On faisait du buvard à l'école pis on violait des machines distributrices. Notre maison était le quartier général de la rue, nos parents étaient cool, c'était les plus cool de la rue.


    Une fois y'étaient partis en tournée avec un spectacle sur le recyclage, mon père faisait la pinte de lait, pis ma mère le pot de mayonnaise. Y'étaient parti une semaine c'te fois là. C'était notre grand-père qui nous gardait, on était content parce que mon grand-père on y donnait de l'argent pour qu'y aille s'acheter une bière pis y revenait jamais...


    C'te fois là, on avait fumé aux couteaux. Pour pas que ça paraisse, on avait caché les couteaux dans le banc de neige en arrière pis on les avait oubliés là.
    Au printemps, mon père était rentré en coup de vent par la porte d'en arrière brandissant les couteaux, pas content parce qu'on venait de scraper sa tondeuse, nous autres on riait, mais pas devant lui, parce qu'on était pas des méchants.


    C'était comme ça dans ce temps là...


    .....Jusqu'au jour ou le p'tit Lévesque s'est fait passé dessus par un autobus scolaire. Y'était toujours au milieu de la rue le p'tit Lévesque, y ramassait de la cop, de la pyrite dans l'asphalte.
    C'te fois là y s'est pas tassé à temps pis l'autobus est passé dessus, c'tait pas beau à voir, un vrai carnage, d'la purée de bébé...
    Sa mère est sortie su'l perron en criant, le quartier est sorti su'l perron en criant, la ville est sorti su'l perron en criant...


    On a fermé nos portes pour oublier.


    On les a barrés.


    Y'a des toiles d'araignées qui ont poussé.


    On a arrêté de faire des mauvais coup à partir de ce moment là. On a enlevé notre pneu accroché sur l'arbre, les vieilles lesbiennes ont pas réagi, on a arrêté de décorer à l'Halloween pis la plus vieille des mille filles Martin est partie pour l'université quelque part dans le Québec pour s'éduquer....


    On a déménagé pas longtemps après dans un quartier ou y'avait plus de vie. J'me suis trouvé un autre bout de rue ailleurs pour remplacer celui-là.....

    Aujourd'hui j'ai appris qu'il allaient démolir la maison des Lévesque pis les autres à coté pour construire un centre d'achat.


    Bonne affaire.


    Un centre d'achat ça rempli un trou, magasiner ça fait oublier....


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  • Retour aux vraies valeurs...

    Retour aux petits trucs et astuces qui embellissent notre exitence...

    Aujourd'hui apprenons à assainir une poubelle de cuisine

    D'abord, trouvez une poubelle qui pue, suivez l'odeur.
    Videz la, utilisez un grattoir pour décoller le concombre qui est resté collé dans le couvercle.
    Javelisez abondamment.
    Tapissez le fond avec la chronique du jour du cahier Arts et Spectacles.
    Ajoutez quelques gouttes d'huile essentiel de Bleue Lavande (pour encourager le commerce local en faillite..)

    Afin qu'une poubelle de cuisine ne pue pas et ne soit pas chargée de trop de microbes dangereux pour votre santé et celle de vos enfants, il faut l'assainir souvent, au moins une fois par semaine.

    Ne négligez jamais l'hygiène de votre poubelle.


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  • Suspension temporaire du moratoire

    Si j'avais été adopté et que je devais rencontrer mes parents biologiques, je le ferais dans un Tim Hortons.
    Ça respire la neutralité un Tim Hortons, on connait les lieux, les sorties de secours..
    C'est toujours la même chose, c'est un espace rassurant.
    C'est brun, carré et vitré.
    On y entre par la porte pis on se fait regarder, on voit tout le monde, y'a pas de racoin.
    Les toilettes sont dans le corridor à droite du comptoir caisse, juste à côté de la tour vitrée avec les gâteaux fluos qui tournent.
    L'âge moyen des clients du Tim Hortons est de 60 ans, mais y'a la p'tite caissière de 16 ans, qui fait un DEP en coiffure, qui fait baisser la moyenne.
    On passe notre commande au comptoir, pas de menu à analyser, pas de service aux tables, juste le gars qui ramasse les cabarets sales, celui qui a un filet sur la tête en dessous de sa casquette brune.
    Y'a 90% des chances qu'on décide de prendre un beigne.
    On se choisi la table avec un journal de Montréal qui traîne dessus à 6 pouces de distance du p'tit vieux qui tète son 8ème café pis qu'y est tellement proche qu'il peut lire notre journal... On peut y passer la journée si on veut et même la nuit dans certain cas, c'est toujours ouvert même dans les congés fériés, pas de surprises.


    Quand on rencontre nos parents biologiques pour la première fois on veut pas se soucier de notre environnement, on veut un endroit rassurant duquel on peut s'enfuir rapidement.
    C'est pourquoi le Tim Hortons est l'endroit tout désigné pour ce type de rencontre...


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